jeudi 8 avril 2010

UNE JET AU BRESIL

Il est assez facile d'aller sur le site de la Communauté du Chemin Neuf, puis sur JET, enfin sur JET'news ; là on trouvera un certain nombre de communications venues des différentes missions de la Communauté. Elle sont souvent très instructives, toujours intéressantes.
Ainsi en Février, Anne-Claire a-t-elle donné sa vision de ce qu'elle a l'occasion de vivre à Belo Horizonte, dont nous donnons un extrait :

La Communauté.

Nous sommes dix : Il y a deux prêtres (un Français et un Suisse), deux communautaires qui viennent d’arriver (une Martiniquaise et l’autre Réunionnaise), une famille brésilienne avec deux enfants et un jeune brésilien (fils d’une famille communautaire). En plus de ces personnes, il y a d’autres familles brésiliennes habitant le quartier qui viennent partager une partie du quotidien (notamment les prières ou les repas)...

Nous vivons au coeur de la paroisse, il y a donc souvent des paroissiens et des jeunes engagés qui passent chez nous. Pour l’instant, rien n’est installé, rien n’est cadré, les horaires varient, le programme aussi. En ce moment, les communautaires sont en vacances pendant que je prends un bain de portugais dans une famille brésilienne (dans une maison énorme et magnifique !). Ensuite j’aurai des cours avec une enseignante puis enfin commencerai la mission avec les enfants de la favéla (on dit vila ici...) dans deux semaines.

Mes premières impressions des brésiliens.

Ce peuple me paraît s’exprimer différemment de nous Français.
En effet, nous utilisons beaucoup la tête (peut être est-ce l’héritage des grands penseurs du XVIIIème siècle) ? Ici, c’est le corps qui semble primer comme moyen de communiquer. Les mots semblent secondaires. Ainsi, il n’est pas tellement grave de mal parler si j’utilise mes bras, mon corps et mes émotions pour communiquer, je peux m’intégrer assez facilement. Le métier de psychomotricienne est donc une très bonne formation avant d’entrer au Brésil !
Les brésiliens sont très accueillants, très doux et très respectueux de l’autre, à ce que j’en perçois. La tendresse s’exprime chez eux très naturellement (quand je veux te serrer dans mes bras, je te prends dans mes bras ; quand je veux te faire un bisou ; je t’en fais un...) sans aucune mauvaise pensée. Bien évidemment, il faut aussi faire très attention à donner du cadre. Il y a peu d’intimité, ce qui est dérangeant et oppressant par moments.
Leur mode de communication apparaît donc corporel. Le taux élevé de criminalité ne me paraît donc pas étonnant. En effet, ici, quelqu’un de blessé va avoir besoin de s’exprimer et il le fera avec son outil de communication : le corps. C’est ainsi qu’un vécu violent ou douloureux engendrera un acte violent ou douloureux. Nous Français, sommes plus enclins à intérioriser et donc plus sujets à la dépression ou à la prose... En ce qui concerne ma façon de travailler, elle va certainement évoluer. Il va falloir s’adapter aux nouvelles demandes. En France, je travaillais essentiellement sur l’expression du corps. Ici, il n’y a pas besoin de ça ! Mais par contre, je pense avoir à apprendre à cadrer, à ordonner, à concentrer...
Il est donc temps pour moi de commencer enfin ma mission pour mettre en pratique mes observations. Peut-être me suis-je totalement trompée sur les Brésiliens ? Attention aux apparences...


Pour lire l'ensemble de la lettre d'Anne-Claire, cliquer sur cette ligne.




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